Vingt mois de luttes pour refuser l'impensable, mais la terrible nouvelle vient de tomber. A chacun sa douleur, dans son coeur, dans ses tripes, dans sa tête, peut-être dans les trois en même temps?
"Jour de deuil" écrit le journal local...Non! Jour de colère rentrée, jour de larmes qu'on écrase au coin de l'oeil, jour des poings serrés au fond des poches. Mais pas jour de deuil pour qui s'est battu depuis vingt mois. Jour noir mais pas jour de défaite car "là où les hommes ont souffert, la noblesse reste plus forte que la misère" (Robert Doisneau).
Pour moi, ce fût un jour "photos", comme je le fais chaque fois depuis 30 ans quand il faut encaisser ces moments de rupture qui nous dépassent. L'acte photographique répond à ma souffrance, m'aide à la supporter et me réconcilie avec elle. Cliché après cliché, je renoue avec la fierté de ces paysages et de ces hommes. Si ce jour est noir comme en témoignent les clichés, la lumière du SOS n'a pas fini d'éclairer nos chemins.